Activités garanties par l’assurance construction : de l’exclusion conventionnelle au respect des « règles de l’art »
Publié le :
23/06/2020
23
juin
juin
06
2020
Pèse sur les professionnels de la construction une obligation de garantir leurs activités en cas de désordres, en souscrivant à une assurance en lien avec leurs activités. La nature des travaux couverts et ceux non couverts s’articulent autour de trois principaux paliers de prises en charge, compte tenu des déclarations faites à la signature du contrat d’assurance.
De jurisprudence commune, comme pour le reste des secteurs, les contrats d’assurance ne dérogent pas aux règles qui permettent de prévoir contractuellement des exclusions de garantie (non-indemnisation d’événements ou dommages listés aux contrats), tant que l’obligation est respectée concernant la nécessité d’une exclusion formelle et limitée* .
Il est également, et de jurisprudence ancienne, possible pour l’assureur de ne pas être contraint d’indemniser des désordres issus de travaux qui n’ont pas été déclarés lors de la souscription : il s’agit du principe de non-assurance.
Lors de la conclusion le constructeur déclare les activités professionnelles qui doivent être couvertes, notamment en annexe.
Ainsi, si l’assurance est appelée en garantie pour couvrir des désordres de construction, par exemple au titre de réalisation de travaux d’étanchéité d’une surface de 205m², alors que l’activité déclarée concernait des travaux d’étanchéité limités à 150m² par chantier**, l’assureur ne peut pas être contraint d’indemniser les désordres.
La jurisprudence récente a fini par introduire l’idée d’indemnisation restreinte aux travaux réalisés dans les « règles de l’art », c’est-à-dire par la déclaration dans la police d’assurance souscrite, des modes de procédés utilisés.
Il s’agit de la situation où au moment de la souscription des garanties, le professionnel précise le mode de procédé utilisé ou la technique, à l’instar du « procédé harnois », pour l’aménagement de combles.
Lorsque les travaux réalisés qui provoquent un dommage sont réalisés par un autre procédé que celui précisé dans une clause précise, circonscrite et formulée en termes clairs lors de la souscription du contrat d’assurance*** , il y a exclusion d’indemnisation par la compagnie.
Ici le mode de procédé constitue alors une activité à part entière.
Cette position a pour conséquence d’accorder une réelle sécurité à l’assureur, en faisant une application stricte du champ de garantie, lorsque les parties décident de faire figurer au contrat des techniques ou des modes de procédés.
Par conséquent, une vigilance s’impose tant pour maître d’ouvrage que le maître d’œuvre. Le premier lors de la réception des attestations d’assurance des différents entrepreneurs pourra vérifier si de telles précisions sont faites, pour un meilleur suivi du chantier.
Tandis que le second sera vigilant lors de la souscription à un contrat d’assurance sur la définition et l’étendue des garanties, afin de pouvoir lors d’éventuels désordres, être pris en garantie, plutôt que de devoir répondre seul de l’indemnisation.
Le cabinet VILA Avocat intervient uniquement en Droit de la construction, de l’immobilier et de l’urbanisme, se tient à votre disposition, pour toute précision complémentaire. Nos avocats vous accompagnent en phase amiable comme contentieuse pour défendre et faire valoir vos droits.
* Civ. 3ème 27 octobre 2016 n°15-23.841
** Civ. 3ème 31 mars 2004 n°02-12.687
*** Civ. 3ème 8 novembre 2018 n°17-27.488
Historique
-
Qu’est-ce que la RT 2012 ?
Publié le : 24/08/2020 24 août août 08 2020ActualitésLa réglementation thermique RT 2012 est une norme issue des mesures voulues lors du Grenelle de l’environnement, afin de réduire la consommation énergétique des bâtiments. Imposée en matière de construction de logements neufs, le cabinet VILA avocat revient sur l’objectif, les constructions con...
-
CCMI : prescription biennale de l'action en paiement du prix
Publié le : 18/08/2020 18 août août 08 2020ActualitésUne des particularités du contrat de construction de maison individuelle (CCMI) avec fourniture de plan est que le solde du prix n’est pas dû dans l’immédiat, lorsque le maître d’ouvrage n’est pas assisté d’un professionnel le jour de la réception ou lorsque des réserves ont été soulevées. Ce m...
-
Qu’est-ce que le Schéma de cohérence territoriale (Scot) ?
Publié le : 21/07/2020 21 juillet juil. 07 2020ActualitésLe Schéma de cohérence territoriale (SCoT) est un document d’urbanisme adopté à l’échelle d’une commune ou d’un groupement de communes afin de planifier les principales orientations en matière d’aménagement, sur 15 à 20 ans. Il sert de référence en matière de politique urbaine. Les communes...
-
Vente d’un bien immobilier : les obligations du vendeur
Publié le : 16/07/2020 16 juillet juil. 07 2020ActualitésLors de la vente d’un bien immobilier, le vendeur est soumis à trois principales obligations tenant aux garanties, à l’information et à la délivrance du bien, dont le non-respect peut entrainer la nullité de la vente. Les garanties Le vendeur d’un bien immobilier est tenu envers l’acheteur à d...
-
Promesse de vente remise en cause et impact sur le permis de construire validé
Publié le : 02/07/2020 02 juillet juil. 07 2020ActualitésLe Code de l’urbanisme impose que la demande de permis de construire comporte une attestation du demandeur, mentionnant entres autres, qu’il détient les droits de propriété (article R 411-1). Qu’en est-il du cas où le demandeur est simplement du titulaire d’une promesse de vente sur le terrai...
-
Activités garanties par l’assurance construction : de l’exclusion conventionnelle au respect des « règles de l’art »
Publié le : 23/06/2020 23 juin juin 06 2020ActualitésPèse sur les professionnels de la construction une obligation de garantir leurs activités en cas de désordres, en souscrivant à une assurance en lien avec leurs activités. La nature des travaux couverts et ceux non couverts s’articulent autour de trois principaux paliers de prises en charge, comp...