
Attestation d'installation électrique annexée à l'acte de vente et conformité du bien vendu
Publié le :
04/02/2021
04
février
févr.
02
2021
Dans le cas où l’acte de vente d’un immeuble contient une attestation relative à l’état de l’installation électrique, le bien vendu doit y être conforme, sous peine pour les vendeurs d’être solidairement condamnés avec l’assureur pour réparation du préjudice de jouissance des acheteurs.
Dans les faits en question, un couple de particuliers a conclu par acte notarié la vente de son appartement à un couple d’acheteurs.
Annexée à l’acte de vente, une attestation dresse l’état de l’installation électrique et justifie que cette dernière date de moins de quinze ans.
Toutefois, les acheteurs constatant plusieurs anomalies, assignent les vendeurs en soutenant que l’ancienneté de l’installation électrique de l’ouvrage est supérieure à quinze ans.
La Cour d’appel saisie des griefs condamne les vendeurs en réparation du préjudice de jouissance des acheteurs.
Le couple de vendeurs justifie son pourvoi au motif qu’ils ont satisfait leur obligation de délivrance conforme du bien, en ayant produit à l’acte de vente une attestation établie par un cabinet d’expertise.
Ils font par ailleurs valoir le fait qu’ils n’avaient aucune responsabilité face à l’erreur commise par le cabinet d’expertise lequel a indiqué à tort que l’installation électrique du bien vendu avait moins de quinze ans. Selon eux cette situation est de nature à justifier un cas de force majeure, cause d’exonération de responsabilité au titre d’un manquement à l’obligation de délivrance conforme.
Eux-mêmes n’étant pas en mesure de détecter l’erreur commise par le professionnel chargé d’établir le diagnostic.
Mais la Cour de cassation rejette leur demande.
En effet, la responsabilité des vendeurs d'un bien immobilier s’apprécie au cas par cas rapport aux engagements pris lors de la vente.
Ainsi, en annexant à l’acte de vente un état de l’installation électrique, indépendamment de l’erreur commise par le professionnel chargé de l’établir, les vendeurs manquent à leur obligation de délivrance conforme lorsque l’attestation dresse de manière erronée l’état réel de l’installation.
En l’espèce, la bonne foi des vendeurs peut être remise en question puisque l’expertise judiciaire met en évidence l’existence d’éléments hétérogènes dans la composition de l’installation électrique. Celle-ci mêle à la fois des fils électriques datant des années 80 en plus d’un tableau électrique installé trois ans avant la vente litigieuse, alors que les vendeurs ont eux-mêmes occupé le bien trois ans avant de le vendre.
Difficile par conséquent d’ignorer l’état de l’installation électrique.
Le cabinet VILA Avocats intervient uniquement en Droit de la construction, de l’immobilier et de l’urbanisme, il se tient à votre disposition, pour toute précision complémentaire. Nos avocats vous accompagnent en phase amiable comme contentieuse pour défendre et faire valoir vos droits.
Référence de l’arrêt : Cass. civ 3ème 14/01/2021 n°19-15.169
Historique
-
Travaux de raccordement et devoir de conseil du constructeur dans le cadre d’un CCMI
Publié le : 29/03/2021 29 mars mars 03 2021ActualitésDans un arrêt du 11 mars 2021, la Cour de cassation a rendu une décision somme toute relativement simple : « Il incombe au constructeur de maisons individuelles avec fourniture de plans, de s’assurer de la nature et de l’importance des travaux nécessaires au raccordement de la construction aux ré...
-
L’enrichissement sans cause non applicable à la réparation intégrale du préjudice
Publié le : 24/03/2021 24 mars mars 03 2021ActualitésLa théorie de l’enrichissement sans cause, est un principe juridique admis lorsqu’une personne bénéficie d’un enrichissement injustifié, et ce au détriment d’une autre, qui ne repose pas sur une cause légitime ou prévue de manière contractuelle. Ce principe est régi par l’article 1303 du Code c...
-
L’acceptation des risques et exonération de la responsabilité décennale du constructeur, ce n'est pas systématique !
Publié le : 12/03/2021 12 mars mars 03 2021ActualitésDans certaines situations et lorsqu’il y a notamment intervention du maître d’ouvrage, la responsabilité décennale du constructeur peut être écartée. On parle régulièrement d’exonération de responsabilité par acceptation des risques par le maître d’ouvrage. Dans un arrêt du 23 septembre 2020, l...
-
Précision sur les mentions propres aux permis de construire sous contrôle environnemental
Publié le : 01/03/2021 01 mars mars 03 2021ActualitésLes mesures « éviter, réduire et compenser », communément appelées ERC, permettent d’éviter les atteintes à l’environnement, tout au plus de réduire celles qui n’ont pu être suffisamment évitées et2, en tout état de cause, et lorsque c’est possible, compenser les effets notables qui n’ont pu être...
-
Sous-traitance : Le maître d'ouvrage peut invoquer la responsabilité délictuelle, mais pas le bénéfice de la garantie décennale
Publié le : 15/02/2021 15 février févr. 02 2021ActualitésDans le cadre d’une action d’un entrepreneur contre son sous-traitant, ce dernier n’est pas fondé à invoquer le bénéfice de la garantie décennale, quand bien même le demandeur est subrogé dans les droits du maître d’ouvrage. Seules les règles de la responsabilité délictuelle peuvent être évoquées...
-
Attestation d'installation électrique annexée à l'acte de vente et conformité du bien vendu
Publié le : 04/02/2021 04 février févr. 02 2021ActualitésDans le cas où l’acte de vente d’un immeuble contient une attestation relative à l’état de l’installation électrique, le bien vendu doit y être conforme, sous peine pour les vendeurs d’être solidairement condamnés avec l’assureur pour réparation du préjudice de jouissance des acheteurs. Dans...